2017-09-30, Trois Rivières : Discours de David Rand

Il faut libérer Raïf Badawi !

David Rand

Libérez la parole ! Libérez Raïf !
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Le 30 septembre 2017 un événement de solidarité avec Raïf Badawi a été organisé par Djemila Benhabib et Chantal du Québec. Cet événement s’est tenu en présence de Ensaf Haider, l’épouse du blogueur emprisonné, de leurs trois enfants Najwa, Dodi et Miriyam Badawi, et de plusieurs personnalités publiques de notre ville qui prendront la parole dont Gaston Bellemare, président de P.E.N Québec et du Festival international de poésie de Trois-Rivières, le poète Guy Marchamps et plusieurs autres membres de la Société des écrivains de la Mauricie.

Ci dessous, le discours de David Rand.

Bonjour,

Je me présente, David Rand, de l’association Libres penseurs athées, un organisme qui lutte pour les droits des athées et autres incroyants, ainsi que pour la laïcité. Les deux volets ne sont pas incompatibles. Au fait, la laïcité exige que la liberté de conscience de tous – incroyants et croyants – soit respectée, y compris celle des athées. La liberté de religion est bancale – voire nulle – si elle n’est pas accompagnée de la liberté de s’affranchir de la religion, et inversement aussi.

Raïf Badawi n’est pas athée à ce que je sache, mais peu importe. Car il est emprisonné et persécuté par le régime saoudien pour avoir utilisé sa liberté de conscience en exprimant quelques opinions au sujet de la religion. Par exemple, il a déclaré que les « musulmans, chrétiens, juifs et athées sont tous égaux. »

Pour nous, la liberté de conscience est d’une importance capitale. Elle englobe plusieurs autres libertés qui en découlent, par exemple les libertés de croyance et d’incroyance, la liberté de religion et de s’affranchir de la religion, la liberté d’opinion et de pensée, la liberté d’expression et ainsi de suite. Cela comprend aussi la liberté d’apostasier, très importante ! La seule limite à ces libertés devrait être dans le cas où la liberté des uns empiète sur celle des autres. Par exemple, la liberté d’expression s’arrête là où l’on commence à porter atteinte aux autres en prônant la violence – ou, encore pire, le génocide – contre des personnes. Mais Raïf Badawi n’a pas du tout fait cela ! Il n’a fait que débattre d’idées, et les idées ne sont pas sacrées.

Je trouve particulièrement grave que notre ami Raïf Badawi soit accusé d’apostasie. Comme vous le savez sans doute, l’apostasie est un crime en Islam et dans plusieurs pays comme l’Arabie Saoudite. Cette criminalisation de l’apostasie, surtout avec une peine draconienne, constitue la négation absolue de la liberté de conscience.

L’islam tel que pratiqué en Arabie Saoudite est-il réformable ? Peut-on raisonnablement espérer une sorte de Lumières de l’Islam qui mettrait des pays comme ce royaume au pas du XXIe siècle ? La question est controversée, et je ne m’exprimerai pas aujourd’hui à ce sujet. Mais une chose est certaine : si une telle réforme est possible, elle doit débuter par la reconnaissance de la liberté de conscience de ses citoyens et citoyennes, en particulier leur droit d’apostasier. Surtout, les droits des ex-musulmans et des ex-musulmanes doivent être reconnus et protégés par des mesures concrètes.

L’Arabie Saoudite est une théocratie obscurantiste et brutale. Nos gouvernements canadien et québécois ont le devoir moral d’exiger que ce pays libère Raïf Badawi et tous les prisonniers et prisonnières de conscience qui y sont incarcérés. Ces gouvernements doivent entreprendre toutes les mesures raisonnables pour que le régime saoudien soit obligé de les libérer, y compris par l’annulation de rapports commerciaux, par la destitution de toute fonction relative aux droits humains au sien de l’ONU et par l’abrogation de la politique saoudienne surréelle et absolument insensée qui associe l’athéisme avec le terrorisme. Au fait c’est plutôt l’Arabie Saoudite qui conforte le terrorisme en utilisant ses richesses pétrolières pour financer le Wahhabisme dans plusieurs mosquées du monde.

Il faut libérer Raïf Badawi !

30 septembre 2017 à Trois Rivières
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Un commentaire sur “2017-09-30, Trois Rivières : Discours de David Rand
  1. Serge Trottier dit :

    les premiers complices sont les voteux, ceux qui mette un X sur le bulletin de vote en pensant avoir bonne conscience. J’accuse tous les députés de crimes contre l’humanité, ils ne font pas grand chose pour arrêter la souffrance, la torture aux personnes actuellement emprisonnées sous des faussetés. A qui paie le crime? <>

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