David Rand

2022-10-23 (correction, 18h30)

N’oubliez pas ! Yasmine Mohammed sera notre invitée
lors de notre événement du 19 novembre prochain ^[1].

Le soir du 20 octobre 2022, j’ai assisté au lancement de la version française Lever le voile (Jet Bleu Éditrice ^[2]) du livre Unveiled de Yasmine Mohammed. La soirée était animée magistralement par Johanne St-Amour, responsable des relations publiques chez Jet Bleu Éditrice. Des mesures de sécurité importantes étaient déployées. Après la lecture par Johanne du Prologue du livre, afin de bien présenter le contexte, Yasmine répondait aux questions de l’animatrice et des gens dans la salle. Une excellente discussion et une excellente soirée. Voici un bref compte-rendu des propos de l’autrice.

Briser l’isolement

Au début, Yasmine Mohammed se croyait toute seule à vivre une enfance et une jeunesse si pénibles, abusée physiquement et émotionnellement. Mais avec le temps, elle a compris que son expérience n’était pas unique, que tant de jeunes filles et de femmes comme elle subissaient un sort semblable dans des familles musulmanes. Elle voulait donner une voix à ces filles et à ces femmes, en racontant son histoire personnelle dans laquelle les autres pourraient se reconnaître. C’est pour cela qu’elle a écrit son livre Lever le voile.

Le Québec se distingue du ROC

En matière de laïcité, les Québécois et les Québécoises sont bien plus avancés que les gens du ROC (Rest of Canada). Les Canadiens pataugent dans une complaisance inepte face à l’islam et à l’islamisme. Pourquoi ? C’est parce que, au Québec, on se souvient de cette époque, pas si lointaine, quelques décennies seulement, où chaque curé tenait une autorité quasi absolue dans sa paroisse. Yasmine constate de remarquables parallèles entre le clergé catholique de cette époque et la mentalité des musulmans pratiquants : une misogynie très prononcées dans les deux cas, les filles et les femmes se trouvent à être étouffées et subjugées. Les Québécoises et les Québécois s’en souviennent toujours, et c’est pour cela qu’elles et ils comprennent l’importance de la laïcité, pour empêcher cet obscurantisme religieux de s’ingérer dans l’État ou dans les écoles.

Le terrorisme et l’« islamophobie »

Les actes de terrorisme islamiste ne sont pas nécessairement fréquents, mais cela n’en prend pas beaucoup pour avoir l’effet voulu. Tout le monde se souvient encore de l’attaque contre Charlie Hebdo. Plus récemment, la tentative de meurtre de Salman Rushdie a jeté un énorme froid. Les menaces de morts doivent être prises au sérieux. L’effet voulu, c’est le silence, l’auto-censure ou la censure, afin de taire toute critique de l’islam et du programme des islamistes comme les Frères Musulmans. Et ça marche. Même sans violence physique, les accusations de soi-disant « islamophobie » ont le même but que le terrorisme : bâillonner le nécessaire débat.

Le voile n’est pas une question de « choix »

On se souvient de Zunera Ishaq qui a gagné devant les tribunaux le droit de porter un niqab lors de sa cérémonie de citoyenneté. Cette attitude à l’égard du voile est une sottise. Objectivement, le voile sous toutes ces formes, qu’il soit hijab ou niqab ou de tout autre format, est un véhicule de l’asservissement des femmes. Ceci est vrai, indépendamment de la volonté de la femme qui le porte. Certaines femmes disent porter le voile par choix, mais Yasmine observe qu’il n’est jamais possible de connaître les véritables raisons pour lesquelles une femme le porte. La question n’est même pas pertinente et cela ne nous concerne pas de toute façon. Le voile demeure un marqueur de « pureté » musulmane des femmes qui le portent et de l’impureté de celles qui ne le portent pas. Ce voile indique que c’est la femme qui reste responsable du comportement des hommes, ce qui implique que, si elle se fait agresser ou violer — même si elle portait le voile — elle sera jugée coupable autant que son agresseur, même davantage que lui.

Le voile, un « choix » ? Cette idée est absurde. Yasmine nous souligne que, dans les milieux musulmans, toute jeune femme se trouve devant le « choix » suivant : porter le voile et être respectée ou ne pas porter le voile et être vue comme une salope, une vaurienne qui ne trouvera jamais d’époux. Ce n’est pas un « choix ». C’est une menace.

Même si ces observations s’appliquent à tous les formats du voile, le niqab est particulièrement horrible. Quant aux gens comme Justin Trudeau qui prétendent que le port du niqab serait un droit, Yasmine les invite à en porter un, ne serait-ce que pour une seule journée. Le niqab isole complètement la personne qui le porte. On peut voir les autres, mais les autres ne voient pas la personne niqabée. On se sent plus qu’étouffée physiquement, on se sent effacée, comme si on n’existait plus.

La gauche, le voile et l’Iran

Il y a une certaine gauche qui véhicule cette idée farfelue de la voile comme « choix ». Les femmes sont persécutées en Iran, surtout celles qui osent défier l’obligation de porter le voile en tout temps en public, tandis que, dans les pays occidentaux, cette gauche occidentale dénigre les femmes qui osent critiquer l’islam. Elle les accuse de fomenter la haine. Elle les accuse même de colonialisme. Cette gauche n’hésite pas à critiquer le christianisme et à dénoncer l’extrême droite chrétienne, mais elle demeure complaisamment aveugle devant l’islamisme qui est, lui aussi, d’extrême droite. Cette gauche trahit ces propres principes. Elle est même raciste, car elle considère que le droit de critiquer une religion dépend de l’ethnicité des croyants.

Mais récemment, grâce au courage et à la combativité des Iraniennes, le discours islamiste commence à se fissurer, devenant de moins en moins crédible. Dorénavant, seuls les islamistes eux-mêmes et leurs idiots utiles croient encore à cette propagande. Les événements actuels en Iran nous démontrent que le problème au fond, c’est l’islam. Il n’est plus possible de le nier.

Les converties à l’islam

Certaines femmes dans les pays occidentaux se convertissent à l’islam. C’est le cas de la première épouse du deuxième conjoint de la mère de Yasmine, qui était d’origine québécoise. Pourquoi ? Selon Yasmine, cela s’explique par une naïve ignorance des conséquences de cette religion. La femme tombe amoureuse d’un homme musulman, dont les origines exotiques la fascinent, et devient sa compagne sans entrevoir le bourbier qui l’attend. Ce n’est que trop tard qu’elle prend conscience de la nature extrêmement misogyne de l’islam.

Priorités pour le futur

Une jeune femme a demandé à Yasmine quelles seraient ses recommandations pour les jeunes féministes. Quelles actions seraient prioritaires ? Selon Yasmine, il faut refuser catégoriquement toute différence entre les droits des femmes en Occident et leurs droits dans d’autres pays. Les femmes dans les pays à majorité musulmane doivent jouir des mêmes droits, des mêmes libertés qui sont exigés ici, au Canada, et dans les autres pays de l’Ouest. Il ne faut jamais se plier aux contraintes religieuses qui éroderaient cette égalité. Yasmine fait ainsi un éloquent plaidoyer en faveur de l’universalisme.

De plus, dans les pays occidentaux, il faut établir des balises, des limites. Les immigrants de tous pays sont les bienvenus, mais cela ne veut pas dire que leurs idéologies sont bienvenues. Il faut savoir dire non, avec des mesures comme la laïcité.

Finalement, il faut rester vigilants. Les droits des femmes, comme la laïcité, ne sont jamais parfaitement acquis. Les obscurantistes misogynes restent à l’affût, prêts à profiter de toute complaisance pour tenter de s’imposer encore.