Louise Mailloux, féministe et militante laïque, nous explique comment les agressions de Cologne révèlent que le voile islamique réduit la femme à une proie sexuelle.
Cologne, et après ? Ces agressions nous donnent une indication sur la vision islamique de la sexualité, Louise Mailloux, Le Devoir, 2016-01-25
Les crimes sexuels de masse dont des femmes européennes ont été victimes au Nouvel An soulèvent une question essentielle ; si ces femmes avaient été voilées, auraient-elles été agressées par ces hommes arabes ? Je pense que non.
Ces événements scandaleux illustrent à quel point le voile islamique est bien plus qu’un simple vêtement religieux ou culturel, comme le prétendent les militantes pro-voile, en ce qu’il participe d’une idéologie patriarcale et comporte une fonction sociale et politique que nous aurions tort d’ignorer.
Le voile fait de la femme un objet sexuel
Cacher ses cheveux, son cou, ses oreilles, ses bras et ses jambes, c’est reconnaître que la femme est un objet sexuel. C’est s’afficher ostensiblement comme une proie sexuelle au regard des hommes. C’est se définir comme objet du désir des hommes, tout en transformant ceux-ci en de vulgaires prédateurs. C’est reconnaître que le sexe n’appartient qu’aux hommes et que le désir sexuel ne se conjugue qu’au masculin. C’est témoigner publiquement de la négation de son propre désir dans ce qu’il a de plus sauvage et de plus intime. C’est consentir à son refoulement le plus violent, dont la version sublimée se drape dans la vertu, la respectabilité et la pudeur.
Cacher ainsi son corps, c’est accepter de n’être définie que par le regard des hommes. C’est se constituer en objet au lieu de se comporter en sujet libre et autonome. C’est se poser comme l’inessentiel, l’accessoire, le factice en face de l’essentiel masculin. Tout le contraire de la liberté. C’est d’ailleurs l’une des grandes leçons du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir. C’était en 1949…
Le voile islamique est un formidable pied de nez à toutes ces femmes qui se sont battues pour la reconnaissance de leur désir et de leur sexualité. Il représente la triste et silencieuse liquidation de plusieurs décennies de luttes féministes qui ont permis aux femmes d’aujourd’hui d’avoir droit au sexe.
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Quel rapport avec les événements de Cologne, me direz-vous ? Ces agressions nous donnent une indication sur la vision islamique de la sexualité et sur le sens du port du voile. Porter et défendre le voile, c’est partager la même vision, la même idéologie que ces hommes arabes qui ont agressé des milliers de femmes non voilées. Le voile islamique n’est que l’autre face d’une même médaille.
On se couvre, on est des salopes. On se découvre, on est des salope aussi. Pile tu perds, face tu perds aussi. Et si tout le monde nous lâchait les basket avec nos vêtements ? Bon sang ! foutez-nous la paix !! qu’on soit en voile ou à moitié à poil, non, en aucun cas, cela fait de nous des objets , sexuels ou non !!!!!
Et ce n’est pas en s’attaquant à un symptôme (le voile) qu’on combat une maladie (LES extrémismeS religieux).
Qui a dit “salopes” ? Vous parlez comme si le voile était un simple vêtement, comme s’il y avait symétrie entre le porter et ne pas le porter. C’est faux.
Le voile islamiste est bien plus qu’un symptôme. C’est un outil de propagande, un drapeau de l’extrémisme islamiste. Le porter n’est pas anodin.