« J’ai choisi d’être libre »

Henda Ayari,
Flammarion, 2016

Recension par Pierre Thibault

2018-01-30

J’ai choisi d’être libre
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« J’ai choisi d’être libre » est un ouvrage autobiographique où l’auteur raconte sa descente en enfer comme femme au foyer salafiste et son retour à la vie normale en tant que citoyenne française intégrée. C’est un livre qui offre une perspective subjective de la vie de la croyante. « être libre » dans ce titre signifie s’être libéré de la religion. Elle termine son livre par cette phrase: « Je m’appelle Henda, et j’ai fait le long chemin: du salafisme à l’humanisme… ».

Une des choses que je trouve intéressante de ce livre, c’est qu’on a une vision de société tunisienne ou marocaine de l’intérieur. Dû à la mentalité et l’oppression religieuse musulmane, ces deux sociétés souffrent énormément. L’islam est extrêmement misogyne. La femme n’y est pas libre. Elle est presque toujours sur la tutelle d’un homme que ce soit son frère, son père ou son mari. Sa place est à la maison à s’occuper des enfants. Ce contrôle en plus de l’obsession de la virginité fait en sorte que les musulmans se marient souvent entre cousins et que les mariages forcés semblent être la norme. Cet environnement crée énormément de frustration. La violence physique et sexuelle envers les femmes est très courante. Je parle ici autant de la violence physique ou sexuelle exercée par les parents envers les enfants dû à des mariages forcés malheureux autant que de la violence physique et sexuelle exercée par le mari contre sa propre femme. L’islam définit la femme comme étant une servante de son mari et celui-ci a le droit de la battre s’il pense qu’elle pourrait lui désobéir. Et si une jeune femme est victime de viol alors, la seule préoccupation de la famille est généralement la protection de son honneur. La jeune femme sera bien souvent vue comme une provocatrice et si sa famille est conservatrice, elle y risque la mort.

Après avoir lu ce livre, je tends à penser que les croyants ne traitent pas les non-croyants différemment des autres croyants. Je veux dire par là que la religion hiérarchise les niveaux de croyances soit pour l’islam non-croyant, croyant, croyante voilée ou croyant à la barbare non taillé à l’image du prophète ou encore croyante en niqab et finalement jihadiste terroriste. Chaque groupe selon son niveau de religiosité tend à mépriser ceux qui le sont moins qu’eux et à respecter et envier ceux qui le sont davantage. Le non-croyant ou celui ayant une autre religion se trouve ainsi qu’au début de cette échelle. Par contre, les plus modérés tend aussi à mépriser les plus fanatiques. Néanmoins, le cadre de penser reste toujours le même c’est-à-dire que tout se définit en fonction de la religion génératrice de conflits.

Henda raconte donc son enfance heureuse et parfois difficile et son désir narcissique d’être une bonne musulmane, d’être une bonne personne, qu’il l’a poussé dans l’enfer du salafisme et des efforts qu’elle a mis pour s’en sortir. C’est un récit courageux. Dans le salafisme, les hommes sont rois et maîtres et les femmes y sont maintenues dans un état de dépendance et de servitude totale. Ils peuvent se débarrasser de leurs femmes et de leurs enfants sans conséquences. Bien que les relations hors mariage y sont interdites, la polygamie y est permise et un homme peut très bien marier une autre femme pour quelques minutes au besoin.

Après s’être sortie du salafisme, est-elle complètement libre ? Elle croit toujours en Allah qui la voit des cieux, aux âmes, au paradis et à l’enfer. Si elle est beaucoup plus humaniste, l’est-elle véritablement ? On peut en douter si dieu continue de passer avant l’homme. Henda se définit toujours comme étant musulmane. Sa vision de l’islam a changé et elle voit l’islam comme une religion de paix et de tolérance. Par contre, comme quand elle était salafiste, elle demeure toujours prisonnière de la même idée: être une bonne musulmane.

Henda a aussi crée une fondation pour aider les femmes en difficultés avec enfants qui se nomme Libératrices. Dû à son parcours et à son activisme, elle est souvent victime de vandalisme et de menaces de mort.

Un commentaire sur “« J’ai choisi d’être libre »
  1. badis dit :

    J’ai le courage Oui. Mais je vis en Algérie, c’est illégal ici, je veux être emprisonné pour pouvoir dire qu’avec justice, égalité et frères je n’ai pas d’amis, je veux apprendre, puis-je aider?Si vous ne vous abstenez pas parce que je suis d’Algérie, avec tout mon respect

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