« Un silence religieux, La gauche face au djihadisme »

Jean Birnbaum,
Seuil, 2016

Recension par Pierre Thibault

Un silence religieux, La gauche face au djihadisme

Un silence religieux, éditions Seuil, par Jean Birnbaum est un essai dénonçant le silence, l’absence d’une volonté d’agir et d’une reconnaissance du problème, de la gauche face à l’islam politique et à la montée d’un islamisme militant et souvent violent. En 233 pages, l’auteur exprime sa pensée en s’appuyant d’exemples concrets historiques et d’actualité tout en citant différents auteurs et accompagnant ses écrits de nombreuses références en bas de page.

D’abord, l’auteur nous rappelle les excuses habituelles face aux attentats terroristes. Que tout le monde, sociologues, criminologues, économistes, anthropologues et bien d’autres, a des excuses pour expliquer l’incroyable : ce sont de dangereux criminels psychopathes, des victimes de la mondialisation, la preuve de l’échec de notre système d’immigration, des gens qui ont joué à trop de jeux vidéo violents… Toutes les excuses y passent mais jamais la religion ni l’islam n’est cité comme pouvant faire partie du problème. Pourtant, quand on demande aux djihadistes ayant commis les attentats quelles étaient leurs motivations, sans hésiter ils répondent tous qu’ils agissaient au nom d’Allah et pour leurs frères musulmans. Parce que la gauche ne voudrait brimer la minorité musulmane, elle évite à tout prix d’invoquer l’islam. Pire ! Elle le défend en lançant des « Ça n’a rien à voir avec l’islam » dès que des attentats se produisent. La gauche donne l’impression qu’elle essaie de se convaincre elle-même. Selon l’auteur, la gauche a comme idée que la religion n’est que vieillerie dépassée et qu’on n’a pas en s’en préoccuper, car de toute façon elle finira par disparaître. Or l’auteur nous rappelle combien, qu’on le veuille ou non, la religion est présente tout autour de nous et qu’elle ne représente nullement un simple épisode éphémère.

Birnbaum nous emmène en Algérie pour nous rappeler les tragiques conséquences d’avoir ignoré le religieux. Ce religieux qui avance sournoisement en silence à petits pas et qui s’infiltre partout si l’on n’est pas constamment aux aguets. Il parle aussi beaucoup du philosophe français Michel Foucault et de ses observations faites sur place en Iran. L’Iran où tout un peuple demandait le retour d’un régime théocratique islamique. Il parle de Marx pour nous rappeler le lien important qu’il y a entre la pauvreté, le manque d’opportunités économiques et la religion. Il nous parle également de combien la gauche s’est trahie pour se faire inclusive aux musulmans. Finalement, il nous parle des similitudes et des différences entre les brigadistes de la guerre civile d’Espagne et les islamistes d’aujourd’hui.

Pour conclure, l’auteur fait un rappel combien, malgré une certaine émancipation, l’occident demeure, tant dans sa structure que dans sa façon de penser, fondamentalement judéo-chrétien.

C’est aussi un livre qui aide à comprendre l’esprit qui anime les djihadistes. Pour eux, la vie n’a aucune valeur et ils n’ont d’amour que pour la mort. La fin du monde est leur but et leur destination. Pour eux, vouloir ou faire toute autre chose n’est que faire preuve de déchéance.

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