Actualités : Pologne : La FKŁ dénonce la condamnation de NIE pour blasphème

Statement of the Kazimierz Łyszczyński Foundation on the judgment concerning the caricature of Jesus in the weekly “NIE” (Déclaration de la Fondation Kazimierz Łyszczyński sur le jugement au sujet de la caricature de Jésus dans l’hebdomadaire « NIE »), Fondation Kazimierz Łyszczyński, 2018-10-16.

Jesus is amazed
Jesus s’étonne, car selon les statistiques, les croyants abandonnent la foi.

La Fondation Kazimierz Łyszczyński exprime son indignation devant le jugement injuste concernant la publication de la caricature de Jésus dans l’hebdomadaire « NIE » (NON). L’amende de 120 000 pln (plus de 30 000 USD) plus les frais de justice s’élèvent à 150 000 pln, soit plusieurs fois plus élevée que toute amende infligée par un tribunal pour offense de sentiments religieux (article 196 du Code pénal).

L’argumentation du jugement est bizarre, car il est difficile de trouver une quelconque critique d’un objet de culte religieux, exprimée de manière « abusive, péjorative et dégradante », lorsque nous regardons une bande dessinée bien gentille représentant un Jésus étonné. Une telle interprétation a été donnée à cette loi par la Cour constitutionnelle en 2015 à la demande d’un autre « blasphémateur », Dorota Rabczewskiej (Doda), chargé d’examiner la conformité de l’article 196 avec la Constitution.

Il s’agit donc d’un jugement injuste et d’une sanction disproportionnée, même si nous considérons que la décision de la Cour constitutionnelle est juste. Toutefois, d’un point de vue athée, il est difficile de considérer cette loi comme étant juste et conforme au paragraphe 2 de l’article 25 de la Constitution, comme l’ont souligné de nombreux experts. Il est scandaleux que, alors que pratiquement tous les pays européens se débarrassent de ce rejeton bâtard du droit canon médiéval (Royaume-Uni, Danemark, référendum prochain en Irlande), l’État polonais, en alliance avec l’Église, tente de ramener la Pologne dans l’obscurité d’une époque révolue.

L’adoption de cette loi en 1997 était incompatible avec la démocratie, alors que son application actuelle est une moquerie flagrante de la démocratie.

Il s’agit d’un jugement politique qui vise non seulement à condamner le magazine indépendant satirique et anticlérical à la faillite et à provoquer un « effet dissuasif », mais aussi à intimider les médias et la société. Nous ne laisserons pas la loi polonaise devenir un instrument d’oppression religieuse, comme c’est le cas du régime chiite des Ayatollahs ou de la théocratie sunnite en Arabie saoudite ! Nous ne permettrons pas aux autorités de l’État de condamner à mort les médias libres, agissant comme les assaillants fondamentalistes de Charlie Hebdo !

Peu importe que l’on sympathise ou non avec Jerzy Urban et son hebdomadaire « NIE », nous appelons à la défense de la liberté d’expression, de la liberté de conscience et de la liberté des médias, car sans eux, il n’y a pas de démocratie.

Jerzy Urban
Jerzy Urban, propriétaire et rédacteur en chef de « NIE »


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