Blogue 129 : Leçons de l’Association musulmane canadienne

David Rand

2021-12-09

La Muslim Association of Canada (MAC ou Association musulmane canadienne) a bénéficié récemment d’une subvention de 225 000 $ du gouvernement de l’Ontario afin de préparer un cours pour lutter contre la soi-disant « islamophobie » dans les écoles. La MAC a aussi reçu une subvention de 349 000 $ du gouvernement canadien dans un but similaire, c’est-à-dire pour « s’attaquer aux obstacles systémiques nuisant à la participation sociale des jeunes filles musulmanes » dans les sports.

Le terme « phobie » indique un trouble psychologique basé sur une peur morbide et irrationnelle. Ainsi, le terme « islamophobie » veut dire littéralement une peur irrationnelle de l’islam, ce qui n’a aucun sens car craindre une religion n’a rien d’irrationnel. Au fait, toutes les trois religions abrahamiques constituent des idéologies dangereuses et l’islam en est la plus dangereuse, actuellement du moins. Ainsi, craindre l’islam est une attitude raisonnable et prudente. En réalité, l’utilisation du terme « islamophobie » est tendancieuse, ayant pour but de détourner toute critique de l’islam. Dans les faits, ce n’est qu’un synonyme de blasphème contre l’islam.

Le cours de la MAC, offert sur son site web, s’intitule Dismantling Islamophobia in Schools (Déconstruire l’islamophobie à l’école). Il consiste en une série de nombreuses courtes vidéos dans lesquelles l’une ou l’autre des deux animatrices dicte les leçons tout en portant un hijab gigantesque qui prédomine dans l’image vidéo. Chaque module vidéo débute et se termine par une invocation islamique, en arabe et en anglais, du genre « Au nom d’Allah le plus gracieux le plus miséricordieux » ou « Inch’Allah/Plaise à Dieu ». A la fin de chaque module s’affiche à l’écran un message de reconnaissance du financement du Ministère de l’éducation de l’Ontario.

J’ai récemment pris le temps d’écouter certaines des vidéos de ce cours, une tâche bien désagréable, étant donné leur contenu. Je n’ai pas visionné tout le cours. Les vidéos présentent une vision très édulcorée de l’islam. Apparemment, la « vision du monde islamique » intègre « un profond respect pour la dignité et la diversité de l’humanité ». C’est risible, comme peut en témoigner quiconque a lu le coran ou quelques hadiths.

Le discours des deux animatrices fait à plusieurs reprises l’amalgame entre l’appartenance religieuse et la race, afin de pouvoir présenter toute critique de l’islam comme « raciste ».

Quelles sont les origines de la soi-disant « islamophobie » ? D’après le cours MAC, elles remontent à 1400 ans ! On nous déclare : « Croyez-le ou non, l’islamophobie est aussi vieille que l’islam lui-même. » Apparemment Mohammed le prophète a été persécuté et opprimé en son temps par

des individus privilégiés et puissants […] il y a juste quelque chose dans le pouvoir libérateur de l’islam qui rend les gens au pouvoir nerveux et prêts à s’en prendre violemment à lui.

Ce qui ressort le plus du cours de la MAC, c’est sa façon d’instrumentaliser l’idéologie de la pseudo-gauche anti-Lumières, également connue sous le nom des « woke »[1], pour appuyer sa propagande religieuse. Le matériel de cours intègre maintes fois le langage, les concepts et les attitudes de cette mouvance, en particulier sa facette néo-raciste. Voici quelques exemples pour illustrer :

  1. « Terrorisme nationaliste blanc anti-musulmans ».
  2. « islamophobie systémique, structurelle ou institutionnelle ».
  3. « Islamophobie intersectionnelle » avec référence à l’autrice du concept d’intersectionnalité, Kimberlé Crenshaw.
  4. « Systèmes de pouvoir ».
  5. “Othering” (intraduisible ; approximativement : repousser et aliéner l’autre).
  6. “Whiteness” (« blanchité »).
  7. Selon le cours, les « micro-agressions » ont un effet très néfaste sur les musulmans qui en subissent. Un exemple de micro-agression : « Insulter le prophète Mahomet, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui ».
  8. L’animatrice dénonce « l’orientalisme, le racisme anti-Noirs, le racisme anti-musulmans, le patriarcat et l’impérialisme ».
  9. L’animatrice déclare que les « Noirs, basanés, indigènes, musulmans, neurodivers, pauvres, handicapés » sont exclus de la culture dominante.
  10. Le module « Violence, crimes et groupes haineux » débute par un “trigger warning”.
  11. L’animatrice dénonce les « groupes de patriotes nationalistes blancs ayant également des opinions antimusulmanes et islamophobes. »
  12. L’animatrice déclare : « Le racisme anti-Noirs est un problème systémique qui, bien que distinct, est lié à l’islamophobie en ce que le système actuel de suprématie blanche qui habilite et autorise le racisme anti-Noirs permet et renforce également l’islamophobie. »

Il y a de nombreux autres exemples dans les cours. L’effet est franchement écrasant.

Le module « Lois et politiques islamophobes » dénonce la Loi 21 québécoise, prétendant faussement qu’elle viole la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU. Ainsi, le cours ignore délibérément l’article 29(2) de cette déclaration qui stipule que les droits peuvent être limités afin « d’assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d’autrui », ce que fait précisément la Loi 21.

Le même module allègue que les quatre instances fédérales — l’Agence des services frontaliers du Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité, la GRC et l’Agence du revenu du Canada — ont toutes des politiques islamophobes. Apparemment, la MAC ne sera pas satisfaite tant que toutes les agences de sécurité du Canada ne seront pas complètement paralysées, ne seront plus en mesure d’enquêter sur les groupes islamistes ou de prendre des mesures préventives contre eux.

L’une des déclarations les plus extravagantes du cours est la suivante :

« La législation séculière n’est pas aussi objective ou neutre qu’on le prétend et, par conséquent, elle aura un impact sur les manières non séculières de savoir, de vivre et de faire, telles que les manières de vivre des Autochtones (“indigenous ways of being”), avec leur lien profond et sacré avec la terre et la nature. »

Qu’en diraient les Perses, ou le peuple kabyle d’Afrique du Nord, ou les autres peuples dont les cultures ont été écrasées lors des invasions des armées musulmanes ?

Dans une des vidéos, l’animatrice explique quelques stéréotypes faux et nocifs sur les musulmans : qu’ils seraient indignes de confiance, qu’ils seraient colériques, abusifs, violents, incapables de raisonner, misogynes et fanatiques, qu’ils détestent les non-musulmans, qu’ils vivent dans un passé médiéval et ont un mode de vie barbare et ne peuvent s’adapter au mode de vie occidental et finalement que l’islam ne valorise pas l’éducation des filles.

L’ironie ici est que ces descriptions correspondent à bien des égards à la situation décrite par Yasmine Mohammed dans son livre Unveiled (Dévoilée). Elle y raconte les abus psychologiques et physiques, parfois même la torture, qu’elle a subis, pendant de nombreuses années, de la part de sa mère et de son beau-père pieusement musulmans. L’expérience de Yasmine est sans aucun doute un cas extrême et pourrait difficilement être typique des familles musulmanes en général. Cependant, comme l’explique Yasmine, de tels comportements ne sont pas rares et sont tout à fait conformes aux codes moraux islamiques tels que spécifiés dans le coran et dans les hadiths.

Finalement, j’ai tiré deux leçons principales de ce cours de la MAC :

  1. Il y a des gens au Ministère de l’éducation de l’Ontario, c’est-à-dire ceux qui ont approuvé le financement de ce cours et l’ont autorisé dans les écoles, qui sont manifestement incompétents. Cet odieux ensemble de vidéos n’a sa place dans aucune école, sauf peut-être dans un cours avancé de pensée critique, de préférence au niveau collégial ou universitaire, où il pourrait servir d’étude de cas de propagande abjecte. Les enfants ne devraient certainement pas être exposés à une telle campagne d’endoctrinement.
  2. La plus grande menace pour la laïcité au Canada, et probablement dans plusieurs autres pays aussi, n’est ni le christianisme, ni même l’islam. La plus grande menace est plutôt le délaissement des valeurs des Lumières par de nombreux militants non-chrétiens et non-musulmans qui se prétendent de gauche. En particulier, c’est l’abandon de l’universalisme par cette gauche et, plus spécifiquement, par son aile néo-raciste, qui représente le plus grand danger.

Sans surprise, le cours de la MAC est explicitement anti-laïque. Son but est de militer pour des privilèges spéciaux pour une religion particulière, et en fait pour une variante particulièrement intégriste et politique de cette religion. Notre réponse doit être de travailler pour la laïcité et pour l’universalisme, où chacun jouit des mêmes droits et libertés, sans distinction de religion ou de « race ».


[1] NOTE : À propos du terme « woke »

Le terme « woke » (« éveillé ») a été adopté et utilisé régulièrement par les woke eux-mêmes pendant des années avant que le mot ne devienne courant dans la culture générale. Ce n’est qu’après que cette mouvance soit devenue la cible de critiques généralisées de tout l’éventail politique, de la gauche, de la droite et de partout entre les deux, que les woke ont commencé à répandre le mensonge selon lequel toute cette controverse n’est qu’une affaire de la droite politique.

Au cœur de la pseudo-gauche anti-Lumières, connue sous ce terme woke, se trouve la mouvance dite antiraciste qu’il faudrait plus exactement appeler racialiste ou néo-raciste car elle a abandonné l’universalisme. Elle est obsédée par la race et voit tout à travers la lentille de la race, surtout telle que celle-ci est perçue aux États-Unis.

Il est important de garder à l’esprit deux aspects clés de la mentalité woke : (1) son manichéisme et (2) sa malhonnêteté. Les woke se considèrent comme des parangons de vertu et tous ceux qui peuvent être en désaccord avec eux de quelque manière que ce soit doivent être méchants ou « fascistes » ou « racistes » ou ainsi de suite. D’ailleurs, les plus pieusement woke se soucient peu de l’objectivité : ils ne valorisent que le pouvoir, et ils sont prêts à déformer la vérité si cela leur permet d’exercer le pouvoir. Ainsi, lorsque les woke prétendent que quelque chose est un truc de la droite, on peut souvent rejeter cela comme des balivernes qu’ils répètent pour des raisons idéologiques.


2 commentaires sur “Blogue 129 : Leçons de l’Association musulmane canadienne
  1. Réal Boivin dit :

    Merci David pour le résumé de ce cours d’endoctrinement islamique digne de la gauche woke cancel culture.
    La pratique de la taqyya est utilisée, comme d’habitude, dans le but de tromper tout le monde. Il est incroyable que ce cours ait passé la barre du ministère de l’éducation ontarien. Leurs fonctionnaires n’ont rien à envier aux nôtres dans l’imbécilité et l’incompétence pédagogique.
    La version anglaise est très importante car ça se passe en Ontario.

  2. Alain Conte dit :

    Je partage entièrement vos propos.
    Ça fait des lustres que je m’évertue a dire que l’ennemi no1 de l’occident c’est notre manque de discernement et spécialement celui de nos élites.
    Remplacez les musulmans par des groupes cannibales, et vous n’y verriez pratiquement pas de différences dans nos efforts pour leur faire une place parmi nous.
    J’ose malgré tout croire que nous allons nous réveiller avant qu’il ne soit trop tard.

    Sur ce, continué votre beau travail d’exposition de vos positions, elles sont une source d’inspiration inouï pour moi, et bien d’autre, j’en suis sûr.

    Je vais me permettre de copier coller votre travail sur mon mur, avec votre nom.

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